Le cabotégravir :
Le SIDA, maladie d'immunodéficience acquise, est le stade final d'une infection par le VIH. L'incidence quotidienne mondiale est de 5000 nouvelles infections par jour. Ce virus IH peut attaquer certaines cellules du système immunitaire de l'organisme. Des symptômes tels que la perte de poids ou la diarrhée, des symptômes grippaux et, à un stade ultérieur, éventuellement des infections (p. ex. : pneumonie) peuvent alors apparaître. Une infection par le VIH est actuellement incurable, mais peut être très bien traitée. Les médicaments contre le VIH permettent de maintenir la charge virale dans le sang en dessous de la limite de détection. Par conséquent, un système immunitaire plus stable peut être reconstruit, un stade plus avancé de la maladie peut être évité et l'infectiosité peut être minimisée ou éliminée.
La thérapie antirétrovirale hautement active (en bref : HAART) combine différents médicaments adaptés individuellement afin de prévenir le développement d'une résistance du VIH. Dans ce contexte, la prise orale quotidienne de ténofovir-disoproxil-fumarate-emtricitabine (TDF-FTC) pourrait offrir une protection potentielle contre l'infection par le VIH dans différents groupes de population. Étant donné qu'ils doivent être pris quotidiennement, des chercheurs ont étudié l'efficacité des prophylaxies pré-exposition orales (PrEP), qui ne nécessitent pas de prise régulière ou planifiée, afin d'augmenter l'acceptation et la protection éventuelles pendant les périodes à risque.
L'étude a porté sur le principe actif cabotégravir, contenu dans le médicament Vocabria. Celui-ci est utilisé avec la rilpivirine pour le traitement des adultes infectés par le virus VIH de type 1 (c'est-à-dire qui provoque le SIDA). Vocabria inhibe une certaine enzyme (intégrase) dont le virus a besoin pour produire de nouvelles copies de lui-même dans le corps. La quantité de VIH dans le sang est ainsi maintenue à un niveau bas.
Le médicament a été étudié dans le cadre de trois études principales. Il a eu un effet significatif chez les patients infectés par le VIH, qu'ils aient ou non pris d'autres médicaments contre le VIH. Dans une étude, le médicament (en combinaison avec la rilpivirine) a été administré tous les mois ou tous les deux mois. Le résultat a été aussi efficace que dans les deux autres études. Après 48 semaines, le taux de VIH-1 était supérieur à la valeur limite chez 1,7% des patients (injection tous les deux mois), alors que 1% des patients ayant reçu une injection mensuelle ont enregistré un excédent de la valeur limite.
Étude de prévention du VIH :
L'étude randomisée, en double aveugle et sans subordination, publiée en 2021 dans le New England Journal of Medicine, a examiné dans ce contexte le cabotégravir injectable à longue durée d'action. Le principe actif a été administré par voie intramusculaire à une dose de 600 mg toutes les 8 semaines et comparé à l'emtricitabine de ténofovir disoproxil fumarate (en abrégé : TDF-FTC) administrée quotidiennement par voie orale chez des hommes cisgenres à risque ayant des rapports sexuels avec des hommes et chez des femmes transgenres à risque ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les personnes participantes ont été randomisées (1:1) pour recevoir une méthode de traitement et ont été suivies pendant 153 semaines. Des tests VIH et des évaluations de sécurité ont été effectués à cette occasion.
Des résultats significatifs ont été obtenus :
Au total, 4566 personnes participantes ont été examinées, dont 12,5% (c'est-à-dire 570 participantes) ont déclaré être des femmes transgenres. L'âge moyen était de 26 ans. Selon l'analyse, une infection par le VIH est survenue chez 52 participants, dont 13 dans le groupe randomisé avec la substance active cabotégravir. L'effet était le même dans tous les sous-groupes individuels, des réactions au site d'injection ayant été enregistrées chez 81,4% des participants dans le groupe avec cabotegravir et 31,3% dans le groupe témoin.
Conclusion :
Les résultats de l'étude ont montré que le cabotégravir injectable protégeait mieux les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les femmes transgenres contre l'infection par le VIH que le groupe traité par TDF-FTC.
Une étude de structure similaire, actuellement en cours, a contrôlé l'effet du cabotegravir chez les femmes cisgenres en Afrique. Cette étude a été interrompue prématurément, les chercheurs ayant constaté une supériorité du cabotégravir par rapport au TDF-FTC administré quotidiennement par voie orale. En outre, la sécurité et l'acceptation du cabotégravir chez les adolescents sont en cours d'évaluation.
Les injections de cabotégravir, qui sont utilisées tous les mois ou tous les deux mois, pourraient être plus utiles aux patients que la prise quotidienne de médicaments. Dans l'UE, Vocabria, un médicament contenant le principe actif cabotégravir, peut être autorisé selon l'EMA.
Quoi qu'il en soit, des agents sûrs et efficaces à long terme sont nécessaires pour la prophylaxie pré-exposition de l'infection par le VIH, afin d'élargir les options de prévention de l'infection par le virus IH.